Décentralisation et délégation de pouvoir : un tournant décisif dans la gouvernance nationale
Juin 2025 a marqué un événement rare dans l'histoire administrative de notre pays : le gouvernement a simultanément promulgué 28 décrets sur la décentralisation et la délégation de pouvoirs aux collectivités locales.

Il ne s'agit pas d'une simple mesure administrative, mais d'une réforme institutionnelle profonde, témoignant d'une forte volonté d'innovation dans la gouvernance nationale. Mise en œuvre avec sérieux et de manière concertée, cette réforme peut constituer un tournant décisif, ouvrant la voie à une administration moderne, efficace et performante, conformément aux aspirations du Parti, de l'État et du peuple.
Uneffort sans précédent
La publication simultanée de 28 décrets relatifs à la décentralisation et à la délégation de pouvoirs fait suite à un examen approfondi des nombreuses attributions et compétences des ministères, directions et autorités à tous les niveaux. Selon les statistiques officielles, 6 738 attributions et compétences ont été réexaminées, parmi lesquelles 2 718 attributions clés ont fait l’objet d’une clarification : 1 470 ont été décentralisées au profit des collectivités territoriales et 1 248 réparties entre les niveaux provincial et communal.
Il ne s’agit pas simplement d’un chiffre, mais du témoignage d’un effort persistant, tenace et très systématique pour résoudre la situation où « le gouvernement central fait les choses pour nous », où « les collectivités locales attendent des instructions » et la situation de « demander et donner » qui a perduré dans de nombreux domaines.

PrivéNouvelle approche : Déléguer pour créer une force
D'un point de vue institutionnel, la décentralisation et la délégation de pouvoir sont les manifestations les plus claires de la gouvernance selon le modèle constructiviste. Dans ce modèle, au lieu de concentrer le pouvoir entre les mains du gouvernement central, l'État le partage activement avec les autorités locales, afin qu'elles soient plus proches des citoyens, comprennent mieux leurs besoins et agissent plus rapidement.
La décentralisation n'est pas seulement un « renforcement des pouvoirs », mais aussi une « attribution des responsabilités ». Les collectivités locales ne sont plus seulement « exécutantes des ordres administratifs », mais deviennent également des acteurs de l'action, de l'innovation et des résultats.
Cette réforme a notamment placé le niveau communal au cœur de la décentralisation, et non plus seulement provincial. Cela reflète clairement une tendance inévitable.Plus l'administration est proche du peuple, plus elle est efficace.– si et seulement si le niveau communal dispose des capacités et des outils suffisants pour agir.
Engraisfort – mais pas arbitraire
Il convient de souligner que ces décrets ne constituent pas de simples délégations administratives, mais bien une décentralisation et une décentralisation du pouvoir, assorties de réglementations précises et claires concernant les tâches, le champ d'application, les responsabilités et les mécanismes de contrôle. Ce modèle permet d'éviter les chevauchements, les rejets et les dérobades de responsabilités, autant de faiblesses inhérentes à l'appareil administratif actuel.
La décentralisation sans contrôle peut facilement mener à l'arbitraire. Mais le contrôle sans décentralisation peut engendrer congestion et inefficacité. Par conséquent, la publication simultanée de 28 décrets montre que le gouvernement a cherché à trouver un équilibre entre autonomie et discipline, entre dynamisme et contrôle.

Ceuxun défi de taille
Toutefois, si nous voulons que ce tournant ne se transforme pas en « faux pas », nous devons reconnaître franchement les défis qui nous attendent :
Premièrement, la capacité de mise en applicationLes capacités des collectivités locales restent très variables. Certaines sont capables d'assumer de nouvelles missions, tandis que d'autres manquent de ressources humaines et financières, et sont désemparées quant à la marche à suivre.
Deuxièmement, les institutions qui soutiennent la décentralisation ne sont pas encore synchronisées.Si le pouvoir est décentralisé mais que le budget, les ressources humaines et le système de contrôle ne sont pas encore alloués, alors le pouvoir n'est « attribué que sur le papier ». Comme le Premier ministre Pham Minh Chinh l'a souligné à maintes reprises, la décentralisation et la délégation de pouvoir doivent aller de pair avec l'allocation des ressources, le renforcement des capacités d'exécution des subordonnés et la conception d'outils permettant de consolider l'inspection et le contrôle.
Troisièmement, la mentalité d'hésitation et de peur des responsabilités reste répandue.Nombre d'élus locaux sont habitués à suivre des instructions, et non à prendre des décisions et à assumer des responsabilités. Sans un changement de mentalité, la décentralisation n'est qu'une simple formalité.
Prixméthodes pour décentraliser le pouvoir sans tomber dans la routine
Pour que ce grand nombre de décrets prenne véritablement vie, de nombreuses solutions doivent être synchronisées :
1. Améliorer les capacités du personnel local:Il est impossible de déléguer le pouvoir à ceux qui n'en sont pas capables. Il est nécessaire d'investir massivement dans la formation et l'amélioration des compétences des fonctionnaires, notamment au niveau communal, où de nombreuses nouvelles missions sont confiées.
2. Perfectionner les institutions financières et budgétaires:Il est nécessaire de mettre en place un mécanisme permettant aux collectivités locales d'être autonomes dans la gestion et l'exploitation des ressources locales, tout en garantissant la publicité et la transparence.
3. Renforcer l’inspection, le suivi et l’évaluation des résultats :Il ne s'agit pas de contrôler pour réduire l'influence, mais d'ajuster – d'encourager les bonnes performances et de corriger les mauvaises. Il est nécessaire de mettre en place un système d'évaluation basé sur les résultats (indicateurs clés de performance) et non uniquement sur les procédures d'entrée.
4. Innovation dans la pensée en matière de leadership et de gestion à tous les niveaux du système :Le gouvernement central ne peut plus se permettre de « s’accrocher au pouvoir ». Les collectivités locales ne peuvent plus se permettre de « demander l’avis de leurs supérieurs ». La décentralisation n’est efficace que si l’ensemble du système est unanime, solidaire, synchrone, uniforme et simultané, comme l’a déclaré le Premier ministre lors de la conférence du 14 juin.

Gammeclairvoyant - administration publique
On peut affirmer que la promulgation simultanée de 28 décrets constitue un effort historique. Elle permet non seulement de résoudre les problèmes actuels de l'appareil administratif, mais aussi de jeter les bases d'un modèle de gouvernance moderne, efficace et au service des citoyens.
Si elle réussit, cette initiative constituera un premier pas vers un modèle de gouvernance locale à deux niveaux solide, ouvrant la voie à la rationalisation du dispositif, à la réduction des niveaux intermédiaires et à l'amélioration des capacités de gestion à la base – là où les citoyens accèdent directement au gouvernement.
Dans le contexte de l'entrée du pays dans une ère de développement en profondeur, avec des espoirs de force, d'autonomie et de prospérité, des réformes comme celle-ci sont essentielles pour ouvrir l'avenir.
Le transfert de pouvoir ne se résume pas à une simple question d'organisation – il s'agit deundéclaration de foi.Il est temps de faire confiance aux autorités locales, aux capacités du système et surtout à la capacité du pays à être autonome et indépendant. Il est temps de leur accorder cette confiance et de leur donner les moyens d'agir, afin que tous les niveaux de gouvernement puissent collaborer à l'édification d'un Vietnam fort et prospère, abritant un peuple heureux et prospère.


