Les relations de parenté : un obstacle majeur à l'économie vietnamienne
La lenteur de l’innovation institutionnelle, la commercialisation des institutions publiques et la priorisation des ressources pour quelques entreprises de copinage constituent des obstacles au développement du Vietnam, comme le soulignent les experts.
La réforme institutionnelle, l’innovation et la créativité sont les principaux messages présentés lors de l’atelier Vietnam Aspiration 2035 : Le rôle des entreprises et l’exigence de modernisation institutionnelle qui s’est tenu le 30 mai.
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Les relations de copinage : un obstacle à la réforme économique au Vietnam ? Illustration : AP. |
Lors de l'atelier, Nguyen Van Vinh, directeur adjoint de l'Institut de stratégie de développement (ministère de la Planification et de l'Investissement), a déclaré qu'au XIXe siècle, l'économie vietnamienne était comparable, voire supérieure, à celle de certains pays de la région, mais qu'elle était aujourd'hui à la traîne et largement distancée par ces pays. M. Vinh a expliqué que la principale raison résidait dans les lacunes institutionnelles. Il était donc nécessaire d'engager des réformes sans délai pour éviter de se laisser distancer davantage.
À l'époque, de nombreux pays aux économies similaires, comme la Corée du Sud, se sont fortement développés. Avec le processus de réforme actuel, le Vietnam est loin derrière de nombreux autres pays du monde.
M. Vinh estime que l'innovation institutionnelle pose trois problèmes majeurs. Premièrement, le Vietnam est en pleine maturité démographique, mais s'il ne parvient pas à exploiter ses atouts, cette opportunité sera perdue. Deuxièmement, la force motrice du Doi Moi d'il y a 30 ans, avec les solutions de cette période, a perdu de son efficacité. Il est donc nécessaire d'introduire de nouvelles politiques plus fortes, en phase avec la tendance actuelle. Troisièmement, des années 1990 à nos jours, la mondialisation économique a conduit le Vietnam vers une intégration profonde et la signature de nombreux accords commerciaux, créant de nombreuses opportunités et défis.
Mme Pham Thi Thu Hang, Secrétaire générale de la VCCI, a déclaré que si le Vietnam est déterminé à faire des efforts, en 20 ans, il pourra atteindre le niveau de développement de la Corée en 2000. Si le taux de croissance actuel de 5% se poursuit, d'ici 2035, il n'atteindra que le niveau de développement économique du Brésil en 2000.
Le rapport Vietnam 2035 a mis en évidence les lacunes des institutions économiques vietnamiennes. La commercialisation des institutions publiques permet à certains responsables d'abuser de leur autorité pour réguler le marché, faire respecter la loi et attribuer des droits de propriété à leur profit et à celui de leurs proches. L'efficacité de l'État est également érodée par le favoritisme envers les entreprises publiques et celles qui entretiennent des relations étroites, ce qui conduit à des décisions politiques opaques.
Le directeur de l'Institut central de gestion économique (CIEM), Nguyen Dinh Cung, a déclaré que le copinage généralisé a déformé, erroné et manqué de transparence dans l'environnement des affaires.
Mme Victoria Kwakwa, directrice des opérations de la Banque mondiale au Vietnam, a reconnu que l'économie compte de nombreuses petites et microentreprises. Dans un contexte d'intégration profonde, le sort de ces entreprises est très fragile. Elle a donc suggéré que le Vietnam encourage des réformes institutionnelles fortes et tienne compte des contributions institutionnelles des entreprises.
Pour atteindre les aspirations et les objectifs énoncés dans le rapport Vietnam 2035, les experts recommandent que le Vietnam procède à des réformes visant à appliquer les principes du marché dans l’élaboration des politiques économiques.
Les organismes publics directement ou indirectement impliqués dans la régulation économique ne seront pas autorisés à exercer d'activités commerciales afin d'éviter les conflits d'intérêts. L'État se concentrera désormais davantage sur la production et les affaires que sur la construction d'un cadre juridique et l'instauration de conditions de concurrence équitables.
Selon VNE