Transformation numérique

TikTok devient un foyer de désinformation sur la santé mentale

Phan Van Hoa DNUM_AIZAGZCACF 06:53

Une enquête menée par The Guardian (Royaume-Uni) a révélé que plus de la moitié des vidéos les plus populaires proposant des conseils en matière de santé mentale sur TikTok contiennent de la désinformation.

Une nouvelle étude tire la sonnette d'alarme quant à l'utilisation abusive de l'orthophonie sur les réseaux sociaux, notamment TikTok. La plateforme a enregistré une explosion de vidéos partageant des « conseils en santé mentale », mais nombre d'entre elles contiennent des affirmations trompeuses, non scientifiques, voire dangereuses.

Certains conseils circulant sur TikTok peuvent être choquants par leur absurdité. Par exemple, une vidéo suggère que manger une orange sous la douche peut aider à réduire l'anxiété, une affirmation dénuée de tout fondement scientifique.

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Photo d'illustration.

Une autre vidéo diagnostique des réactions émotionnelles normales, comme la tristesse ou l'irritabilité, comme des signes de trouble de la personnalité limite ou de maltraitance. Un tel contenu est non seulement trompeur, mais contribue également à brouiller la frontière entre les symptômes psychologiques normaux et les troubles nécessitant un traitement médical sérieux.

Plus inquiétant encore, la majorité des vidéos de cette tendance font la promotion de suppléments comme le safran ou le basilic comme des « remèdes naturels » pour lutter contre l’anxiété, malgré le manque de preuves scientifiques solides pour étayer leur efficacité dans le traitement des problèmes de santé mentale.

Pour tester l’ampleur et la prévalence du problème, The Guardian a analysé les 100 vidéos les plus populaires taguées #mentalhealthtips sur TikTok et les a partagées avec des professionnels de la santé mentale.

Les résultats ont montré que 52 des 100 vidéos contenaient au moins une information erronée, et que de nombreuses autres offraient des conseils vagues, inutiles ou inappropriés à des situations psychologiques spécifiques.

David Okai, neurologue et chercheur en médecine psychologique au prestigieux King's College de Londres (Royaume-Uni), a déclaré que la plupart des conseils sur TikTok sont basés sur une expérience personnelle limitée et des preuves anecdotiques, plutôt que sur des recherches cliniques sérieuses.

« Les vidéos courtes et accrocheuses ont tendance à simplifier à outrance la réalité complexe de la thérapie professionnelle », prévient le Dr David Okai.

Des experts de la santé et certains députés britanniques appellent désormais le gouvernement à intervenir pour protéger les utilisateurs, notamment les jeunes, d'une vague de désinformation qui pourrait affecter directement leur santé mentale et même leur vie.

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TikTok connaît une explosion de vidéos partageant des « conseils pour améliorer sa santé mentale », mais nombre d'entre elles sont trompeuses, non scientifiques et même dangereuses pour les utilisateurs. Photo : Internet

TikTok, pour sa part, a nié tout laxisme dans sa surveillance, insistant sur le fait qu'elle s'efforçait de limiter les dommages causés par les contenus trompeurs. Dans une réponse au Guardian, TikTok a déclaré qu'elle supprimerait toute vidéo décourageant les utilisateurs de consulter un médecin ou faisant la promotion de traitements dangereux.

La plateforme a également déclaré que les utilisateurs au Royaume-Uni sont redirigés vers des ressources fiables du National Health Service (NHS) lorsqu'ils recherchent des informations sur la santé mentale.

« TikTok est un espace où des millions de personnes partagent des expériences authentiques en matière de santé mentale et trouvent un soutien communautaire. Cependant, cette étude présente des limites méthodologiques évidentes et pourrait porter atteinte à la liberté d'expression des utilisateurs », a déclaré un porte-parole de TikTok dans un communiqué.

Cependant, le gouvernement britannique semble peu disposé à continuer d'accorder une confiance totale aux plateformes technologiques. Avec l'entrée en vigueur de la loi sur la sécurité en ligne, les entreprises technologiques seront désormais légalement responsables de la lutte contre les contenus préjudiciables ou trompeurs, en particulier s'ils sont susceptibles de nuire aux enfants.

L'Ofcom, l'autorité britannique de régulation des médias, renforce également ses normes. Un nouvel ensemble de règles, qui entrera en vigueur le 25 juillet 2025, obligera les plateformes sociales, les moteurs de recherche et les jeux en ligne à mettre en œuvre des mesures pour protéger les jeunes utilisateurs des contenus extrémistes, notamment des informations sur le suicide, l'automutilation, les troubles alimentaires et la pornographie.

Alors que les médias sociaux deviennent de plus en plus la première source d’information des jeunes sur la santé mentale, la question n’est pas seulement de savoir qui parle, mais comment s’assurer que ce qu’ils disent ne blesse pas l’auditeur.

Selon Cybernews
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