Les services de renseignement de cinq pays contredisent l'administration Trump sur l'origine du Covid-19

Contredire les allégations de l'administration Trump

Le journal The Guardian, citant des sources de l'alliance de renseignement Five Eyes, composée de cinq pays (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Australie et Nouvelle-Zélande), vient d'affirmer qu'il n'existe actuellement aucune preuve que le virus SARS-CoV-2, responsable de l'épidémie de Covid-19, se soit échappé d'un laboratoire de Wuhan, en Chine. Cette conclusion contredit les récentes accusations de la Maison Blanche selon lesquelles les preuves s'accumulent quant à l'origine de la pandémie dans un laboratoire de Wuhan.

Des sources ont également souligné qu'un « dossier de 15 pages » publié par le journal australien Telegraph, qui accusait la Chine d'avoir délibérément dissimulé l'épidémie, n'était pas basé sur des sources de renseignement de Five Eyes comme l'a rapporté le journal.

Plus tôt le 3 mai, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a déclaré : « Je peux affirmer qu'il existe de nombreuses preuves que le virus SARS-CoV-2 provient d'un laboratoire de Wuhan, en Chine. » M. Pompeo n'a fourni aucune preuve à l'appui de sa thèse. Cependant, des informations circulant depuis plus d'un mois aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie ont soulevé des questions quant à la sécurité de l'Institut de virologie de Wuhan, spécialisé depuis longtemps dans l'étude des coronavirus chez les rhinolophes.

Certains ont émis l'hypothèse que les employés du laboratoire n'auraient pas utilisé d'équipement de protection adéquat, ou qu'un chercheur aurait été en contact avec de l'urine de chauve-souris sans développer de symptômes. Cependant, ces sources ont affirmé qu'il n'existait aucune preuve qu'une fuite de laboratoire ait pu être à l'origine de la pandémie de Covid-19.

L'accusation va même plus loin, en affirmant que le virus SARS-CoV-2 aurait été génétiquement modifié à Wuhan, malgré l'absence de conclusion de la communauté scientifique ou des agences de renseignement pour le prouver.

Selon des scientifiques américains travaillant à l'Institut de virologie de Wuhan, les normes de sécurité de ce laboratoire sont équivalentes à celles des laboratoires occidentaux. Par conséquent, la théorie la plus répandue est que le virus a été transmis à l'homme par l'intermédiaire de marchés d'animaux vivants en Chine.

Plusieurs enquêtes sont en cours.

L'Australian Telegraph concentre son attention sur le laboratoire de Wuhan depuis plusieurs jours. Ce week-end, un article citait un dossier de 15 pages qui, selon le journal, aurait été compilé par des gouvernements occidentaux préoccupés par l'épidémie. Ce rapport affirmait que la Chine avait délibérément dissimulé ou détruit des preuves de l'épidémie de Covid-19. L'article du Telegraph intervient alors que la Grande-Bretagne et d'autres membres de l'alliance de renseignement Five Eyes enquêtent sur cet incident.

Des sources des services de renseignements australiens ont par la suite affirmé que le rapport était basé sur des documents publics. Un responsable des services de renseignements australiens a déclaré au Guardian que les informations publiées dans le Telegraph provenaient probablement des États-Unis.

Downing Street a déclaré que le Royaume-Uni n'avait pas commenté les problèmes de renseignement mentionnés ci-dessus, bien que certaines sources britanniques aient précédemment confirmé qu'elles ne reconnaissaient pas le document de 15 pages cité par le Telegraph sur la base d'informations confidentielles fournies par l'agence de renseignement du pays.

« Il y a clairement des questions sur les origines et la propagation du virus SARS-CoV-2 auxquelles il faut répondre, afin que nous puissions nous assurer d'être mieux préparés aux futures pandémies mondiales », a déclaré un porte-parole du ministère de l'Intérieur.

Dans une interview accordée au National Geographic, publiée hier (4 mai), le Dr Anthony Fauci, le plus grand expert américain en maladies infectieuses, a également déclaré qu'il ne croyait pas que le virus SARS-CoV-2 provenait d'un laboratoire.

Si l'on examine l'évolution du virus chez les chauves-souris et les preuves scientifiques disponibles, il semble très improbable qu'il ait été créé intentionnellement. Je ne crois pas qu'il se soit échappé d'un laboratoire et ait été disséminé dans la société de quelque manière que ce soit. Tout dans l'évolution du virus suggère qu'il a évolué dans la nature puis a traversé les espèces.

Les services de renseignement américains ont déclaré qu'ils cherchaient toujours à déterminer si l'épidémie provenait d'un contact humain avec des animaux infectés par le virus SARS-CoV-2 ou d'un accident survenu dans un laboratoire de Wuhan. Cependant, le communiqué des services de renseignement américains a affirmé que le virus n'était ni artificiel ni génétiquement modifié.