L'Ukraine cède la place à d'autres préoccupations à l'Assemblée générale de l'ONU

La 77e session de l'Assemblée générale des Nations Unies. Photo : AP

Certains de ces problèmes, anciens et aux implications mondiales, ont récemment disparu de l'attention publique. Le Premier ministre israélien a appelé à la création d'un État palestinien dans un discours prononcé le 22 septembre, mettant l'accent sur le conflit entre les deux voisins. Le président palestinien a également pris la parole le 23 septembre.

Parmi les autres problèmes figure l'exacerbation des conflits régionaux. Le Premier ministre arménien a averti que « le risque d'une nouvelle agression de l'Azerbaïdjan demeure élevé », après que les deux rivaux ont atteint leur plus haut niveau d'hostilité en deux ans. Les deux anciens États soviétiques sont également engagés dans un conflit au sujet du Haut-Karabakh, qui fait partie de l'Azerbaïdjan mais est contrôlé par des forces ethniques soutenues par l'Arménie depuis la fin d'une guerre séparatiste en 1994.

Entre-temps, les dirigeants irakien et pakistanais se sont également exprimés le 23 septembre. Ces deux pays jouent un rôle crucial dans l’ordre géopolitique mondial, mais ont reçu moins d’attention internationale ces dernières années.

Le rassemblement annuel des dirigeants à l'Assemblée générale des Nations Unies offre à chaque pays l'occasion d'exprimer ses préoccupations et ses espoirs. Cette année, le rassemblement s'est jusqu'ici concentré sur le conflit russo-ukrainien, qui, selon certains pays, a bouleversé l'ordre géopolitique, évoqué à plusieurs reprises le spectre d'une catastrophe nucléaire et déclenché des crises alimentaire et énergétique.

La Russie et l'Ukraine ont également eu une rencontre en face à face le 22 septembre lors d'une réunion du Conseil de sécurité, au cours de laquelle les hauts diplomates de ces pays étaient présents dans la même salle, formulant des accusations et des critiques, bien que non directement dirigées vers l'autre partie.

Lors de la réunion, les États-Unis ont également appelé les autres pays à exiger de la Russie qu'elle mette fin à ses menaces nucléaires et à sa guerre « terroriste ». Moscou a réitéré ses affirmations répétées selon lesquelles Kiev réprime depuis longtemps les russophones dans l'est de l'Ukraine, ce qui est l'une des raisons pour lesquelles le gouvernement Poutine a décidé de lancer une opération militaire spéciale.

La réunion du Conseil de sécurité a eu lieu un jour après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans un discours vidéo aux dirigeants, a affirmé que ses forces gagneraient la guerre et a exigé une action plus forte de la part des États-Unis.

Pendant ce temps, dans la salle, le Premier ministre israélien Yaïr Lapid prononçait un discours axé sur la question palestinienne. Ce discours, prononcé en amont des élections du 1er novembre, semblait s'inscrire dans la volonté de M. Lapid de se présenter aux électeurs et aux dirigeants internationaux comme un homme d'État et une alternative modérée à son principal rival, l'ancien Premier ministre radical Benjamin Netanyahou.

Mais il est resté avare de détails, et il y a peu de chances que Lapid, qui soutient depuis longtemps la solution à deux États, puisse développer davantage sa vision. Le Parlement israélien est dominé par des partis opposés à l'indépendance palestinienne, et les sondages prédisent un résultat similaire après les prochaines élections.

Les Palestiniens souhaitent établir un État indépendant dans les territoires conquis par Israël en 1967, notamment la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza. Cette vision bénéficie d'un large soutien international.