Pourquoi les voitures électriques doivent-elles être rechargées plus rapidement que prévu ?
C'est similaire aux voitures à essence, dont la consommation réelle de carburant est souvent bien plus élevée que celle annoncée, mais charger une voiture électrique prend plus de temps que faire le plein d'essence, elle est donc moins indulgente.
La réponse réside dans les tests officiels. Actuellement, les valeurs d'autonomie des véhicules électriques sont déterminées selon le cycle d'essai mondial harmonisé pour véhicules légers (WLTP). Ce cycle est le même que celui utilisé pour déterminer la consommation de carburant des véhicules à moteur à combustion interne. Cependant, il n'est pas parfaitement adapté aux conditions de conduite réelles.
Tout comme les véhicules à moteur à combustion interne consomment souvent plus de carburant que ce que prétendent leurs constructeurs, si les batteries des voitures électriques se déchargent plus vite que prévu, c'est parce que les conditions d'essai sont plus idéales que la réalité. Bien que le nouveau cycle WLTP soit plus réaliste que le précédent cycle européen NEDC, il ne reflète toujours pas fidèlement les conditions de fonctionnement réelles d'une voiture.
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En réalité, les véhicules électriques ne fonctionnent pas dans des conditions idéales comme lors des tests, ce qui fait que la batterie se décharge plus rapidement. Photo : Getty |
Avec une voiture électrique, la différence entre les chiffres réels et annoncés est plus marquée, car la décharge plus rapide de la batterie est plus gênante qu'avec une voiture à essence. Faire le plein prend au maximum 5 minutes, tandis que recharger une voiture électrique, même avec une borne de recharge rapide, prend des dizaines de minutes pour poursuivre le trajet.
Un autre point à noter est que les batteries des voitures électriques perdent moins d'énergie par temps chaud et plus rapidement par temps froid. Par conséquent, les nouveaux modèles de voitures électriques sont souvent équipés de systèmes de chauffage et de refroidissement de batterie assez complexes pour créer la température idéale pour la batterie. Cependant, ces systèmes entraînent eux-mêmes des pertes d'énergie.
Introduit dans les années 1980, le cycle NEDC simule les conditions de conduite sur routes urbaines et périurbaines. Cependant, les tests sont réalisés en laboratoire et les données sont collectées dans des conditions idéales, basées sur des conditions d'utilisation typiques en Europe, plutôt que sur des données issues de conditions réelles dans différents pays du monde.
Le test WLTP est réalisé à 23 °C et 14 °C, les conditions de conduite à 14 °C étant ajoutées aux conditions de 23 °C selon une formule complexe. Des températures plus froides entraîneront une décharge plus rapide de la batterie que dans les conditions idéales obtenues lors du test, tandis que la voiture consommera plus d'énergie pour se refroidir en été. Les batteries fonctionnent mieux à des températures chaudes et stables.
De plus, le fonctionnement d’appareils tels que les chauffages, les ventilateurs, les sièges chauffants, les lumières et les essuie-glaces consomme également de l’énergie de la batterie lorsqu’il fait froid ; il en va de même pour le fonctionnement du climatiseur à pleine capacité par temps chaud.
Plusieurs associations de consommateurs ont mené des tests pour déterminer l'écart entre l'autonomie « idéale » et l'autonomie réelle des voitures électriques. Les résultats montrent que l'autonomie réelle est en moyenne inférieure d'environ un cinquième à celle annoncée par le constructeur. Les propriétaires de voitures électriques doivent donc y prêter attention afin de planifier proactivement la charge de leurs batteries à chaque trajet.