La violence à l'écran : un danger imprévisible pour l'avenir des enfants
L'exposition à des contenus médiatiques violents durant l'enfance pourrait accroître le risque de développer un comportement violent à l'âge adulte, en particulier chez les garçons, selon une nouvelle étude.
Une nouvelle étude menée par le Département de psychologie de l'éducation de l'Université de Montréal (Canada) a découvert un lien inquiétant entre l'exposition des enfants et des adolescents à des contenus violents dans les médias, tels que les films, les jeux vidéo et les émissions de télévision, et leur tendance à manifester un comportement violent à l'adolescence.
Les recherches montrent que l'exposition fréquente à des contenus violents à l'écran a non seulement un impact sur la psychologie des enfants, mais aussi sur leur façon de réagir aux situations de la vie réelle.
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L’étude souligne notamment que les adolescents courent un risque accru de développer des comportements violents, tels que l’agressivité ou une moindre empathie envers les victimes de violence, s’ils ne sont pas correctement encadrés ou dirigés lorsqu’ils sont exposés à de tels contenus.
Ce constat constitue un avertissement clair quant au rôle des parents, des écoles et des organisations sociales dans la surveillance des contenus consommés par les enfants et la promotion d'une éducation sur la manière de distinguer les faits de la fiction dans les médias.
Près de 2 000 enfants âgés de 3,5 à 4,5 ans, issus de familles de la classe moyenne, ont participé à l’étude. Les scientifiques ont choisi ce groupe démographique car ils ont constaté que les enfants de familles de la classe moyenne ont tendance à adopter des comportements moins agressifs, selon un rapport du portail scientifique en ligne EurekaAlert.
Les résultats de cette recherche, publiés dans l'International Journal of Environmental Research and Public Health, apportent un éclairage sur le lien entre l'environnement de vie des enfants et leur comportement en bas âge.
Il a été demandé aux parents d'indiquer à quelle fréquence leurs enfants étaient exposés à des contenus violents, notamment des films de super-héros, d'action ou d'horreur, qui encourageaient parfois les comportements violents en les associant à des récompenses ou à des éloges.
La violence à l'écran est définie comme tout comportement « physiquement agressif, verbalement agressif ou relationnellement agressif ». Sans surprise, les résultats ont montré que les garçons étaient plus susceptibles de regarder ce type de vidéos que les filles.
La chercheuse Linda Pagani a souligné que d'autres facteurs susceptibles d'influencer le développement de comportements hostiles chez les enfants ou de les habituer aux conflits ont été soigneusement pris en compte dans l'étude. Parmi ces facteurs alternatifs figurent les problèmes liés à l'environnement familial, tels que les conflits au sein du foyer ou le manque de soutien parental.
Afin de garantir l'exactitude et l'objectivité des résultats, les chercheurs ont utilisé des mesures rigoureuses pour contrôler ces variables. Cela a permis d'éliminer les influences externes indésirables et de se concentrer sur l'évaluation précise de la relation entre l'exposition à des contenus violents et le comportement des enfants.
Cette étude visait à évaluer la probabilité que les enfants développent un comportement violent ou agressif sur une période de 11 ans, à mesure qu'ils grandissaient et entraient dans l'adolescence.
Chez les garçons, l'exposition à des contenus violents dès la maternelle peut constituer un signe avant-coureur de comportements violents futurs, tels que les coups, les vols, les menaces, les insultes et la participation à des bagarres de groupe. Le fait que l'utilisation d'armes ait également été signalée comme facteur de risque est particulièrement inquiétant.
Cela s'explique en grande partie par le fait que les garçons sont généralement exposés à des contenus plus violents que les filles et sont souvent encouragés à participer à des jeux brutaux ou agressifs, ce qui contribue à accroître leur risque de comportements violents dans la vie réelle.
Le chercheur Pagani a également souligné l'importance des initiatives de santé publique qui fournissent aux parents des informations plus claires et plus utiles sur le risque que les enfants imitent et adoptent des comportements négatifs à long terme.
Sensibiliser et faire comprendre l'impact des médias sur les jeunes enfants jouera certainement un rôle important dans la prévention de ces comportements.
Ce problème est encore aggravé par l'absence de preuves d'effets similaires chez les filles, ce qui reflète les différences de genre dans la perception et la réaction aux contenus violents.


