Les délégués de l'Assemblée nationale mettent en garde contre les lacunes de la loi et la fragmentation des projets d'investissement public
Les réglementations générales risquent de créer des failles permettant aux grands projets de contourner la loi, de fragmenter les projets d’investissement public et d’affecter l’utilisation efficace du budget.
Dans l'après-midi du 16 novembre, les députés de l'Assemblée nationale ont examiné en séance plénière le projet de loi sur l'investissement public (modifié). De nombreux avis concordaient avec l'avis de la Commission des finances et du budget selon lequel il ne devait pas être révisé en profondeur, car son application a rencontré des difficultés du fait des dispositions de la loi sur l'investissement public. La principale raison réside dans le manque de rigueur de l'organisation de sa mise en œuvre. Par ailleurs, la nouvelle loi est applicable pendant trois ans ; sa période d'application est trop courte et ne permet pas d'en dresser un bilan complet et d'en évaluer précisément l'efficacité.
« La localité n’est pas si mauvaise qu’elle ne puisse pas le faire »
Le délégué Bui Van Phuong, chef adjoint de la délégation de l'Assemblée nationale de la province de Ninh Binh, a déclaré que, conformément au cadre juridique, tous les budgets relèvent de l'État. Cependant, la mise en œuvre du budget local d'investissement public décidé par les autorités locales ne semble pas poser de problème, tandis que le budget central alloué aux localités accuse des retards. C'est là l'origine du problème, et non la loi sur l'investissement public.
Délégué à l'Assemblée nationale Bui Van Phuong. |
Ce délégué approuve l'idée de modifier la réglementation relative aux procédures d'approbation et d'attribution des plans annuels d'investissement public à moyen terme afin de promouvoir progressivement la décentralisation et de renforcer le contrôle a posteriori. C'est la clé pour surmonter les difficultés.
« La décentralisation et la délégation de pouvoir, je pense que les localités ne sont pas si mauvaises qu’elles ne puissent pas le faire » – a exprimé M. Bui Van Phuong, cependant, la conception du projet de soumission à l’approbation et à l’attribution du plan d’investissement public à moyen terme sur 5 ans n’a pas encore démontré l’esprit ci-dessus.
La déléguée Vu Thi Luu Mai (délégation de Hanoï) a souligné que la Loi sur l'investissement public est le projet de loi le plus éphémère, car elle n'est entrée en vigueur que trois ans et a dû être amendée et complétée. Il ne s'agit pas d'une modification globale ni de la simple modification et de l'ajout de quelques articles, mais de sélectionner les points véritablement nécessaires et urgents à inclure dans le champ d'application de la modification, en excluant absolument toute disposition non soigneusement évaluée.
Selon Mme Mai, le projet de loi manque encore de critères de sélection des projets, ne lie pas l’allocation des ressources à l’efficacité de la production et ne stipule pas la responsabilité directe des organisations et des individus pour l’efficacité des projets, en particulier dans les cas d’investissement inefficace, entraînant des pertes et des gaspillages.
La loi actuelle prévoit une prolongation de deux ans de la période de décaissement, pouvant aller jusqu'à cinq ans si nécessaire. Selon la déléguée, cette disposition est l'une des raisons de la lenteur de la mise en œuvre des projets, de la hausse des taux d'intérêt et est incompatible avec plusieurs autres réglementations. Elle devrait être révisée pour n'autoriser qu'une prolongation maximale de deux ans, et si elle n'est pas strictement appliquée, le budget sera annulé.
Les pouvoirs raisonnables et nécessaires de l’Assemblée nationale ne doivent pas être réduits.
Concernant la disposition relative aux « projets d'investissement public urgents », le projet de loi a trop élargi son champ d'application par rapport à la loi actuelle, ce qui a entraîné des abus, une augmentation du nombre de projets urgents et une non-conformité aux exigences de gestion. Par conséquent, l'organisme d'examen a proposé de conserver la loi actuelle.
Partageant le même point de vue, la déléguée Mai Thi Anh Tuyet (délégation d'An Giang), membre de la Commission économique de l'Assemblée nationale, a souligné que les conditions de décision des politiques d'investissement jouent un rôle important pour garantir que l'investissement public soit adapté au développement socio-économique et favorise l'efficacité des capitaux d'investissement. Cependant, la réglementation selon laquelle les « projets d'investissement public urgents » ne nécessitent pas de décisions de politique d'investissement, tandis que l'interprétation de la formulation est trop large et que « les autres cas d'urgence sont prescrits par le Gouvernement ».
Déléguée Mai Thi Anh Tuyet. |
« Il est nécessaire d'établir des critères et des principes pour les projets qui ne nécessitent pas de politiques d'investissement strictes et transparentes en matière de gestion des capitaux. La réglementation telle que rédigée est trop large, créant des failles permettant aux projets de grande envergure de contourner la loi », a souligné Mme Mai Thi Anh Tuyet, suggérant de préciser ce type de projets.
Concernant la classification des projets, le Comité des finances et du budget a proposé de définir clairement les conditions de « niveau d’importance et d’échelle ».Afin que le projet puisse être divisé en plusieurs volets : indemnisation, réinstallation et dépollution. Concernant la préparation des investissements, il est proposé de ne pas la diviser en « projets de préparation des investissements » comme le prévoit le projet de loi. Considérant également qu’une telle disposition est trop générale, la déléguée Mai Thi Anh Tuyet a souligné qu’il s’agit d’une lacune conduisant à une fragmentation du projet, entraînant un manque de transparence et des pertes budgétaires.
Le délégué Hoang Quang Ham, membre permanent de la Commission des finances et du budget, a souligné que le souhait du comité de rédaction est de décentraliser fortement et de réduire les procédures d'investissement, mais la conception de nombreuses dispositions de la loi ne répond pas à cette exigence.
Selon M. Ham, si nous voulons réellement décentraliser, nous devons donner aux collectivités locales le droit de décider de l'utilisation des capitaux supplémentaires du gouvernement central destinés à la localité. Celle-ci est responsable de leur utilisation efficace et à bon escient, et d'en rendre compte pour contrôle (a posteriori). Elle doit également assumer résolument ses responsabilités en cas d'utilisation abusive. Le ministère de la Planification et de l'Investissement ne devrait participer qu'aux projets financés à 100 % par le gouvernement central.