« L'explication de la possession d'un « manoir » par l'élevage de porcs et la culture de légumes est déraisonnable »
Selon M. Dinh Van Minh, il est déraisonnable pour les fonctionnaires d'expliquer l'origine de leurs importants biens par le fait qu'ils restent chez eux pour élever des porcs, cultiver des légumes, etc.
Outre le bruit autour des résidences des fonctionnaires, l'opinion publique est davantage préoccupée par la conclusion de la Commission centrale d'inspection concernant les déclarations de patrimoine et de revenus malhonnêtes et incomplètes liées à un certain nombre de hauts fonctionnaires aux niveaux central et local.
Le Dr Dinh Van Minh, directeur de l'Institut des sciences d'inspection, relevant de l'Inspection gouvernementale, a discuté de ce contenu.
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M. Dinh Van Minh a répondu à une interview avec un journaliste de VOV. |
Les mesures sur la transparence des actifs sont encore trop formalistes.
PVMonsieur le Président, la transparence du patrimoine des fonctionnaires est considérée comme une solution efficace pour prévenir la corruption. Mais au vu de la réalité, elle semble être l'outil le moins efficace.
Monsieur Dinh Van Minh :La lutte contre la corruption est une question complexe, qui requiert des efforts considérables et des mesures globales et cohérentes. Parmi celles-ci, le contrôle des revenus et du patrimoine des fonctionnaires et des agents publics constitue une mesure et une solution importantes.
Ces mesures ont été mises en œuvre avec beaucoup de sérieux, mais leur efficacité est limitée. Même dans le bilan et le bilan de dix ans de lutte contre la corruption, il est constaté que les mesures de transparence du patrimoine des fonctionnaires restent trop formelles. Il convient d'y réfléchir.
PVLe système juridique s'améliore constamment, avec davantage de réglementations sur la déclaration de patrimoine des fonctionnaires. Cependant, il semble que plus la réglementation est multiple, plus les lacunes se multiplient, rendant sa mise en œuvre plus formelle. Quel est votre commentaire sur cette évaluation ?
Monsieur Dinh Van Minh :La déclaration de patrimoine n'est pas une nouveauté. Elle existe depuis le décret de 1998 et a été régulièrement complétée pour la perfectionner. Cependant, force est de constater que les dispositions légales prévoient de nombreuses formalités, mais qu'elles ne sont parfois que de simples formalités. Parallèlement, la garantie de l'honnêteté des déclarations de patrimoine et le contrôle du patrimoine des fonctionnaires et agents publics sont insuffisants et mal assurés.
Par exemple, nous avons de nombreuses réglementations sur l'ordre et les procédures de déclaration, mais il nous manque des réglementations sur qui doit déclarer honnêtement, qui va évaluer et contrôler ce travail ; l'explication de l'origine des biens et la divulgation publique des déclarations de patrimoine ne sont pas non plus faites de manière approfondie... On peut dire que ces choses sont à la fois complètes mais manquent aussi de l'essentiel.
PVJamais le mot « manoir » n'avait été aussi fréquemment mentionné dans les journaux ces derniers temps, attirant l'attention car il appartenait à des fonctionnaires. Expliquant l'origine de la construction du manoir, un fonctionnaire a répondu qu'il était le fruit d'un travail acharné, de sueur et de larmes, issu de l'élevage, du jardinage ou du commerce. Que pensez-vous de cette explication ?
M. Dinh Van Minh : La déclaration honnête est une mesure que l’on essaie de mettre en œuvre, mais il est plus important d’expliquer l’origine des actifs.
Les lois en vigueur, et même la résolution du Xe Comité central sur le renforcement de la direction du Parti dans la lutte contre la corruption et le gaspillage, ont soulevé la question de la justification des actifs, notamment des actifs supplémentaires. Cependant, la nécessité de prouver l'origine des actifs n'a pas été soulevée, se limitant à leur justification raisonnable.
Pour être juste, certains possèdent des biens et peuvent l'expliquer clairement. Par exemple, de nombreux dirigeants ayant étudié à l'étranger ont acheté des biens et les ont revendus pour obtenir de l'argent et acquérir des terres, car celles-ci étaient autrefois très bon marché. À l'époque, quelques centaines de mètres carrés de terrain pouvaient valoir plusieurs centaines de taels d'or aujourd'hui. Cependant, il n'est pas raisonnable de leur part de s'expliquer ainsi : « Je reste à la maison pour élever des porcs, cultiver des légumes… »
Nous nous sommes arrêtés au stade de l'explication raisonnable et n'avons pas encore évoqué la nécessité de prouver la légalité de la propriété. À mon avis, nous pouvons le faire.
Doit gérer les revenus du personnel
PV:Selon vous, que faudrait-il faire pour résoudre ce problème difficile ?
Monsieur Dinh Van Minh :Pour ce faire, il est nécessaire de revenir aux fondements de la gestion : la gestion des ressources, c'est-à-dire des revenus. Actuellement, les ressources des fonctionnaires proviennent de multiples sources : le salaire n'en représente qu'une partie, auquel s'ajoutent d'autres indemnités. Cependant, il est actuellement impossible de contrôler les revenus des fonctionnaires, qu'ils proviennent du budget ou d'autres sources.
Personne n'interdit aux fonctionnaires d'acheter et de revendre des maisons, ni même de détenir des actions. Cependant, tout cela doit être contrôlé et transparent, afin que l'origine et les flux d'argent qui deviennent la propriété des fonctionnaires soient clairs. L'explication ne sera alors plus un problème.
PV:Nous avons une réglementation sur l'obligation de déclarer le patrimoine des fonctionnaires et de le rendre progressivement public. Mais cette nouvelle réglementation n'existe que par écrit, Monsieur ?
Monsieur Dinh Van Minh :La question de la déclaration et de la publication des actifs est la plus complexe en matière de contrôle des actifs et des revenus. Actuellement, une disposition prévoit la déclaration d'une augmentation des actifs, mais elle s'arrête à la seule condition que, si cette déclaration ne peut être fournie, et donc si vous déclarez vos actifs de manière frauduleuse, vous soyez passible de la sanction disciplinaire la plus lourde, à savoir le licenciement. Des actifs temporairement considérés comme douteux ne peuvent être immédiatement considérés comme des actifs liés à la corruption en vue de leur recouvrement. Ceci est lié à l'obligation de preuve de l'État, liée à l'existence ou non d'une réglementation sur l'infraction d'enrichissement illicite.
L'article 20 de la Convention des Nations Unies contre la corruption stipule que si des avoirs ne peuvent être comptabilisés, cela signifie que vous vous êtes enrichi illégalement, et ces avoirs seront confisqués et vous serez poursuivi pénalement. Cependant, au Vietnam, l'article 20 de la Convention des Nations Unies reste incertain et réservé.
Concernant la divulgation publique actuelle des déclarations de patrimoine, celle-ci n'est publique qu'en interne, au sein des agences, organisations et unités. Même la conclusion n° 21 du 23 mai 2012 du Comité exécutif central relative à la poursuite de la mise en œuvre de la résolution 3 du Xe Comité central stipule clairement que la réglementation doit être révisée afin de progresser vers la transparence des patrimoines, y compris sur le lieu de travail et de résidence. Cinq ans plus tard, la situation est restée inchangée ; la divulgation interne reste publique. Une fois cette divulgation interne effectuée, les contrôles, la surveillance et la détection par les citoyens seront limités.
PV:Alors que la transparence du patrimoine des fonctionnaires et des agents de l'État dépend encore de leur propre conscience et que les fonctionnaires et les agents de l'État, en particulier les hauts fonctionnaires, manquent d'honnêteté dans leurs déclarations, quels changements faut-il, selon vous, apporter aux solutions et aux mesures ?
Monsieur Dinh Van Minh :Nous avons mis en pratique la déclaration de patrimoine, les agences ont bien fait, mais le problème est de savoir comment contrôler la transparence et l’honnêteté.
Il est donc nécessaire d'établir des principes et des réglementations concernant les responsabilités des organismes publics en matière de contrôle. Par exemple, actuellement, les déclarations sont soumises uniquement à l'organisation du personnel, conformément à la procédure, et aucune réglementation n'oblige les responsables à les lire pour vérifier leur véracité. Il doit donc y avoir au moins un organisme ou une unité qui non seulement les reçoit, mais les lit également pour vérifier leur véracité. Lors de la réception d'un retour d'information, une vérification initiale auprès des organismes concernés est nécessaire.
Il est nécessaire d'avoir des relations avec les agences de gestion pour pouvoir identifier dès le départ si les actifs présentent des signes de transparence ou non./.
Selon VOV
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