Saison du riz dans les hauts plateaux de Nghe An

Octobre marque la maturation du riz et le début de la saison des récoltes. Photo : Huu Vi

Chaque année, lorsque le riz est mûr dans les rizières, la famille de Moong Pho Dung, un Khmu du village de Pha Khao, commune de Pha Danh, district de Ky Son, sacrifie des porcs et des poulets en l'honneur des « fantômes des champs » et des dieux qui protègent les montagnes et les forêts. Selon Dung, les Khmu croient que ce sont les dieux qui veillent sur leurs champs depuis les premiers semis.

La cérémonie d'adoration des rizières est l'une des plus importantes traditions en plein air observées par le peuple Khmu avant la récolte du riz. Cette coutume peut également être considérée comme une forme de mendicité de riz. De plus, elle symbolise la solidarité et l'entraide durant la dure saison des récoltes. Selon M. Dung, avec 40 kg de semences de riz, sa famille espère récolter environ 2 tonnes de riz cette saison.

Les gens s'entraident souvent pendant la saison des récoltes. Photo : Lu Phu

Dans le village de Pha Khom, également situé dans la commune de Pha Danh, après la cérémonie religieuse des champs, la famille de Mme Ven Me Nhun a commencé la récolte du riz. Mme Nhun a déclaré : « Cette année, ma famille a semé plus de 40 kg de graines de riz. Cependant, à cause des fortes pluies, un tiers des rizières plantées en début de saison a été érodé et recouvert de terre. Heureusement, le riz a bien poussé sur le reste de la parcelle, et ma famille ne devrait donc pas souffrir de la faim cette année. »

Les variétés de riz locales sont très populaires auprès des communautés ethniques minoritaires de Ky Son. Photo : Lu Phu

Quant à M. Moong Pho Chau, du village de Huoi Tong, commune de Keng Du, sa famille a 6 bouches à nourrir, donc chaque année sa famille sème 60 kg de graines de riz, soit en moyenne 3 tonnes de riz chaque automne.

M. Chau a déclaré que, malgré les nombreuses politiques mises en place ces dernières années par le Parti et l'État pour soutenir et encourager la diversification des cultures et l'élevage, ainsi que la réduction progressive des surfaces cultivées sur brûlis, les Khmu continuent de réserver des parcelles privées en montagne pour la culture du riz pluvial. Selon la tradition, préserver le riz pluvial, c'est préserver l'âme du peuple Khmu. Les descendants de ce peuple ont la responsabilité de perpétuer cette méthode agricole et cette culture traditionnelles.

Le chaman Thanh Hai accomplit une cérémonie en l'honneur d'une famille avant les récoltes. Photo : Huu Vi

D'après les statistiques du Département de l'agriculture et du développement rural du district de Ky Son, les minorités ethniques de cette région montagneuse cultivent chaque année environ 7 000 hectares de riz pluvial, soit un rendement de 1,3 tonne par hectare après récolte. Cette culture vivrière est la principale source de nourriture de ces populations et contribue de manière significative à leur sécurité alimentaire annuelle.