Détection de mines avec... des bactéries
La méthode actuelle pour détecter les bombes non explosées consiste à utiliser des détecteurs ou des animaux odorants. Mais des scientifiques israéliens viennent de mettre au point une nouvelle méthode, moins dangereuse, utilisant des bactéries lumineuses.
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Selon l'Observatoire des mines et des armes à sous-munitions, jusqu'à 20 000 personnes sont tuées ou blessées chaque année par des mines terrestres. On estime que plus de 100 millions de mines terrestres restent enfouies dans d'anciennes zones de guerre à travers le monde.
La solution la plus simple aujourd'hui consiste à sonder et à déterrer les débris pour les retirer. Cette technique est obsolète et extrêmement dangereuse. Cette méthode d'élimination n'a pas été améliorée depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les démineurs doivent parcourir les zones contenant des engins explosifs pour les localiser à l'aide de détecteurs de métaux, puis les ramener à la surface.
Les scientifiques ont mis au point de nombreuses méthodes pour détecter les mines, comme l'utilisation d'éléphants pour les sentir, de drones pour les cartographier ou de robots pour les détruire. Mais ces méthodes sont peu efficaces.
Désormais, au lieu de se concentrer sur les grands animaux comme les éléphants, une équipe de scientifiques se tourne vers les bactéries.
Selon une nouvelle publication dans la revue Nature Biotechnology, des scientifiques de l'Université hébraïque de Jérusalem, en Israël, ont utilisé des bactéries Escherichia coli génétiquement modifiées pour identifier à distance des engins non explosés souterrains.
Des Escherichia coli sont placés dans des billes de polymère microscopiques et répandus sur les champs de mines. Exposées aux fumées des mines souterraines, les bactéries brillent, permettant à un système laser de localiser les munitions non explosées.
Les résultats expérimentaux de cette méthode sont prometteurs. Cependant, Shimshon Belkin, membre de l'équipe de recherche, a indiqué qu'il restait encore des points à résoudre, comme l'amélioration de la sensibilité et de la stabilité des bactéries, ainsi que la rapidité de balayage de grandes surfaces, avant que cette méthode puisse être appliquée sur le terrain. Et même si les bactéries peuvent détecter les mines, le déminage en toute sécurité reste un défi à relever.