Le « patron » du FMI coupable mais pas puni

December 23, 2016 08:54

(Baonghean) - Après une longue enquête et un long procès, la Cour de justice française a finalement déterminé que la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, était coupable de « négligence » pendant son mandat de ministre des Finances française.

Il convient de noter que, bien que reconnue coupable, Mme Lagarde n'a encouru aucune sanction. Cette « échappatoire » lui permettra-t-elle de conserver sa position de femme la plus puissante et la plus riche du monde ?

Les erreurs passées

En réalité, l'implication de Mme Lagarde dans une affaire judiciaire qui dure depuis des décennies est connue depuis son élection au poste de directrice générale du FMI en juin 2011, en remplacement de Dominique Strauss-Kahn. L'affaire s'est produite alors qu'elle était ministre des Finances française et qu'elle avait reçu pour mission de superviser le jugement d'une affaire à forte connotation politique.

L'affaire remonte aux années 1990, lorsque le magnat des affaires Bernard Tapie, ami proche de l'ancien président Nicolas Sarkozy et actionnaire majoritaire de l'entreprise de vêtements de sport Adidas, a intenté un procès contre la banque publique française Crédit Lyonnais, affirmant que la banque avait délibérément baissé le prix lorsqu'il a dû vendre l'entreprise.

En 2007, cette affaire, qui traînait depuis longtemps, a été transmise à la Commission d'arbitrage de Mme Lagarde. Le panel d'arbitrage, composé de trois membres, a accordé à M. Taipei 417 millions de dollars en 2008. Cette décision a été considérée comme un conflit d'intérêts publics et privés et a suscité des réactions publiques.

Tổng Giám đốc IMF Lagarde có mặt trong một phiên tòa ở Pháp.Ảnh Bloomberg
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, assiste à une audience devant un tribunal français. Photo : Bloomberg

Peu de temps après, les conseillers de Mme Lagarde lui ont conseillé de faire appel de la décision de la Commission d'arbitrage, mais elle ne l'a pas fait, ce qui a conduit l'opinion publique à « scruter » son rôle dans l'affaire des indemnisations.

Après de nombreuses enquêtes et procès, la Cour de justice française a conclu le 19 décembre que Mme Christine Lagarde était coupable de « négligence », mais qu'elle ne sera pas sanctionnée. De son côté, Mme Lagarde s'est défendue du début à la fin en affirmant avoir toujours agi de bonne foi et sans aucun intérêt personnel.

Coupable mais ne payant pas le prix

Des experts juridiques avaient précédemment déclaré qu'en cas de condamnation, Mme Lagarde encourrait au moins un an de prison et une lourde amende. Cependant, la décision du tribunal est compréhensible. Si elle est condamnée à une peine de prison, Mme Lagarde devrait renoncer à son poste influent au FMI.

Bien sûr, cela ne constitue pas seulement une « tache noire » pour Mme Lagarde personnellement, mais aussi pour l'image de la France. Si l'affaire n'est pas résolue jusqu'au bout, elle ne satisfera pas l'opinion publique.

Depuis la révélation des preuves liant Mme Lagarde à l’affaire des indemnités de Tapie, l’opinion publique française s’indigne de la corruption au plus haut niveau, exigeant que soient révélées au grand jour les relations étroites entre hommes politiques et hommes d’affaires, ainsi que les sommes importantes utilisées pour « graisser » les rouages ​​de la politique.

Par conséquent, l'approche « coupable mais non coupable » peut résoudre le dilemme auquel sont confrontés l'exécutif et le judiciaire. Pour justifier la légitimité de la peine, la juge Martine Ract Madoux a expliqué qu'ils « ont pris en compte le contexte de crise financière mondiale lorsque Mme Lagarde s'est retrouvée en difficulté ».

Par ailleurs, la bonne réputation et le prestige international de Mme Lagarde comptent parmi les raisons. Cependant, ce verdict de culpabilité amène également de nombreux observateurs à se demander si le siège de Mme Lagarde au FMI est fragile.

En fait, le conseil d’administration du fonds, qui a soutenu Mme Lagarde tout au long de l’affaire, s’est réuni après le jugement et a « réaffirmé sa pleine confiance » dans ses capacités.

Cela montre que le FMI ne veut pas d'une crise de personnel comme il y a 5 ans et donc, Mme Lagarde a peut-être « échappé » !

La bravoure de la « rose d'acier »

Toujours élégante et à la mode, elle porte des créations de créateurs français, des vêtements Chanel, des foulards Hermès ornés de jolis bracelets et des manteaux doublés de fourrure. Mais ce ne sont pas là les atouts les plus séduisants de la « patronne » du FMI.

Elle a gagné la sympathie du public grâce à son éloquence, sa capacité à résoudre tous les problèmes, aussi difficiles soient-ils, et son travail acharné. Elle a un jour déclaré à un journal français : « Le succès est inépuisable. C’est un combat sans fin. Chaque matin, il faut remettre ses capacités à l’épreuve. »

Christine Lagarde a un jour révélé qu'outre son intérêt pour le contrôle financier, elle aimait aussi les roses. C'est pourquoi on l'a surnommée la « rose d'acier ». En 2011, elle a été élue à la tête du FMI, devenant ainsi la première femme à occuper ce poste en plus de 60 ans d'histoire de l'organisation.

Lagarde luôn được chào đón ở những hội nghị tài chính quan trọng.Ảnh Reuters
Lagarde est toujours la bienvenue lors des grandes conférences financières. Photo : Reuters

Objectivement, c'est maintenant que le FMI a vraiment besoin d'une dirigeante aussi prompte et décisive que Mme Lagarde. Après le verdict de la Cour française, le Financial Times (Royaume-Uni) a commenté : « Le FMI ne peut pas se permettre de perdre Lagarde ; son procès n'est qu'une façon de « provoquer » les futurs responsables politiques français. »

En fait, depuis son entrée en fonction, Mme Lagarde a apporté de nombreuses contributions à cette institution financière majeure. Elle a joué un rôle clé dans le sauvetage par le FMI de pays au bord de l'effondrement, comme la Grèce et l'Ukraine. Le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, a qualifié Mme Lagarde de « dirigeante forte » et de « confiante dans sa capacité à diriger le FMI à un moment critique pour l'économie mondiale ».

Le FMI est actuellement confronté à de nombreux défis face à la montée du protectionnisme. Promouvoir les avantages du commerce et de la mondialisation, ainsi que mettre en œuvre des politiques de lutte contre les inégalités, constitue un casse-tête pour les détenteurs de « paniers monétaires » internationaux.

Par ailleurs, l'élection du milliardaire Donald Trump à la présidence des États-Unis soulève de nombreuses questions importantes quant à l'avenir des institutions financières internationales. Dans un tel contexte, le FMI ne peut se permettre de perdre une dirigeante considérée comme ayant la « capacité de résoudre les conflits » et « d'influencer de nombreux pays » comme Mme Lagarde.

Thanh Huyen

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