La victoire diplomatique que Kadhafi a autrefois accordée à l'ancien président français

Phuong Vu March 25, 2018 10:09

En 2007, Sarkozy a marqué des points sur la scène internationale en persuadant avec succès la Libye d’extrader des travailleurs médicaux bulgares et palestiniens.

Personnel médical bulgare et palestinien détenu en Libye de 1999 à 2007. Photo :AP.

L'ancien président français Nicolas Sarkozy fait l'objet d'une enquête pour avoir prétendument reçu des fonds illégaux de l'ancien président libyen Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne électorale de 2007. L'enquête a rappelé à de nombreuses personnes que Sarkozy avait négocié avec succès avec Kadhafi l'extradition de six professionnels de santé, dont cinq Bulgares et un Palestinien, quelques mois seulement après son entrée en fonction en mai 2007, selonTemps.

Ils étaient accusés d'avoir volontairement infecté 426 enfants avec le VIH en 1998 à l'hôpital pour enfants El-Fatih de Benghazi, en Libye. En août 2007, 56 d'entre eux étaient décédés. Malgré les lettres adressées au tribunal libyen par des experts internationaux de renom, affirmant que la faute n'incombait pas au personnel médical mais au manque d'hygiène à l'hôpital, les six enfants ont été condamnés à mort. Après avoir interjeté appel, la Cour suprême libyenne a confirmé la peine début juillet 2007. Les efforts internationaux pour les libérer sont au point mort.

Sarkozy a lancé une campagne secrète pour persuader Kadhafi et a fait de grands progrès lorsque la Libye a décidé de commuer les peines des six prisonniers en prison à vie le 17 juillet 2007. En deux semaines, Sarkozy a envoyé sa femme, Cécilia, et des responsables français accompagner le commissaire européen aux affaires étrangères à Tripoli à deux reprises pour discuter de la situation des six prisonniers.

Le 24 juillet 2007, Sarkozy a annoncé que la Libye avait accepté d'extrader les prisonniers vers la Bulgarie. Ils ont quitté la Libye à bord d'un avion gouvernemental français. En réalité, la Libye n'a pas renvoyé le personnel médical, mais l'a autorisé à purger sa peine en Bulgarie, conformément à un accord d'échange de prisonniers conclu en 1985 entre les deux pays. Immédiatement après leur arrivée à Sofia, ils ont été graciés par le président bulgare Georgi Parvanov (le personnel médical palestinien avait obtenu la nationalité bulgare un mois plus tôt).

À cette fin, la France a signé des accords avec la Libye portant sur la sécurité, la santé, l'aide à la gestion des frontières et l'octroi de bourses aux étudiants libyens dans l'UE. Par ailleurs, la France a signé un accord portant sur la vente de missiles antichars MILAN d'une valeur de 230 millions de dollars et de trois centrales nucléaires civiles à la Libye. Toutefois, M. Sarkozy a déclaré que les accords sur les armes et le nucléaire n'étaient pas liés à la négociation de l'extradition de prisonniers.

L'UE maintient qu'elle ne versera aucune indemnisation aux enfants infectés. Cependant, la Commission européenne s'est engagée à verser 461 millions de dollars au Fonds international pour Benghazi afin de soutenir le traitement des patients et la construction d'un nouvel hôpital pour enfants à Benghazi. La Bulgarie a également annulé 57 millions de dollars de la dette de la Libye.

Immédiatement après l'extradition des prisonniers par la Libye, Sarkozy s'est rendu dans le pays et a rencontré Kadhafi le lendemain. Il a ensuite invité Kadhafi à se rendre en France pour une visite de cinq jours en décembre 2007, malgré les objections de nombreux responsables français et européens.

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a également exprimé des hésitations quant à cette visite. « Je dois le recevoir parce que c'est nécessaire », a-t-il déclaré, laissant entendre que la visite de Kadhafi répondait à l'extradition de prisonniers.

Les alliés de Sarkozy ont également souligné qu'il s'agissait d'un acte de réciprocité. « Le retour du personnel médical bulgare en Libye mérite d'être visité », a affirmé l'ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin.

Le président bulgare, Gueorgui Parvanov, a remercié Sarkozy, exprimant sa reconnaissance pour le rôle actif joué par le président français et son épouse en faveur des citoyens de leur pays. Sarkozy a été chaleureusement accueilli lors de sa visite en Bulgarie en octobre 2007.

Selon les analystes, le sauvetage réussi a offert à Sarkozy une victoire diplomatique majeure. Il s'est montré disposé à collaborer avec des pays difficiles comme l'Iran, la Syrie et la Libye. Parallèlement, il s'est révélé un dirigeant responsable, digne du respect de la communauté internationale.

En réponse aux nombreuses questions sur les raisons pour lesquelles Sarkozy a tant œuvré pour sauver des personnes qui n'étaient pas citoyennes de son pays, Sarkozy a déclaré : « Dans mon cœur, ces infirmières sont françaises. Elles sont françaises parce qu'elles ont été lésées, elles ont souffert et nous avons dû les emmener de là-bas. »

Selon vnexpress.net
Copier le lien

Journal Nghe An en vedette

Dernier

x
La victoire diplomatique que Kadhafi a autrefois accordée à l'ancien président français
ALIMENTÉ PARUNCMS- UN PRODUIT DENEKO